Accompagnement & reprise touristique : La vision de Jean-Pierre Pinheiro & Karin Mallet – Adonet

L’Adonet (Association des Offices Nationaux Etrangers de Tourisme en France) est une entité qui regroupe les représentations officielles de promotions touristiques sur le marché Français. En 1954, ce regroupement devient une association à but non lucratif représenté par 14 destinations. Désormais, ils sont presque 60. Ce sont aussi les membres fondateurs du salon Mondial du Tourisme et de la Plume d’Or ayant lieu lors des rencontres Adonet Media.

Nous avons interviewé Jean-Pierre Pinheiro, Président de l’Adonet et Karin Mallet Gautier, Vice-Présidente afin de comprendre leur vision du tourisme actuel. Retrouvez leurs réponses à nos questions ci-dessous.


Pouvez-vous vous présenter ainsi que votre rôle au sein de l’Adonet ?

Jean-Pierre : Bonjour à toutes et à tous, je suis Jean-Pierre Pinheiro, je préside l’Adonet, l’Association des Offices Nationaux Étrangers de Tourisme en France.  Aujourd’hui, Karin Mallet est également avec moi.

Karin : Bonjour, Je suis Vice-Présidente de l’Adonet. Avec Jean Pierre, nous faisons partie d’un bureau de 5 personnes qui président cette association qui existe depuis des dizaines et des dizaines d’année. C’est presque une vieille dame, n’est-ce pas Jean-Pierre ?

Jean-Pierre : C’est vrai que depuis maintenant quelques années, nous œuvrons sur le marché Français. Nous avons déjà fêté l’année dernière la 60ème édition de la Plume d’Or qui est le prix de la presse touristique.

Quelle est la mission et les objectifs de l’Adonet ?

Jean-Pierre : C’est à la fois fédérer et mutualiser. Mutualiser, parce qu’en tant qu’Offices Nationaux Étrangers, nous organisons des actions communes. Notamment auprès de la presse, ce sont les Rencontres Médias que nous organisons tous les ans et aussi la remise de la Plume d’Or. C’est un prix remis au journaliste de la presse ayant le mieux œuvré pour la promotion de l’une de nos destinations, mais c’est évidemment aussi un « prétexte » pour faire du réseautage et mettre en contact la presse avec nos 60 destinations.

Karin : L’objectif de l’association qui regroupe actuellement 58 membres est bien sûr de fédérer des acteurs supplémentaires de plus en plus présents sur le marché Français afin qu’ensemble nous continuons à la fois nos actions et en même temps la prise de parole de défense des destinations présente sur le marché et auprès des professionnels.

Il est extrêmement important pour les Offices de Tourisme de travailler de concert avec les Professionnels du tourisme qu’ils soient producteurs ou distributeurs pour les aider dans leurs programmations et dans leurs ventes de nos différentes destinations au jour le jour.

Remise de la Plume d’Or 2019/2020 :

Le tourisme vit ses heures sombres depuis le début de l’année, comment soutenez-vous vos adhérents ?

Karin : Nous devons continuer à être présents pour nos adhérents et les soutenir. Au sein de l’Adonet, plusieurs initiatives ont été prises durant ces confinements. Et bien sûr pour préparer l’avenir.

Jean-Pierre : Il est très important pour nous de maintenir le contact entres membres de l’Adonet. Nous organisons assez régulièrement des réunions ZOOM pour échanger sur nos problématiques et sur l’actualité pour comprendre ce qu’il se passe chez les uns et chez les autres. Avec le Covid, nous avons pu voir qu’il y a eu des étapes au moment de la réouverture des frontières. D’abord, dans quelques destinations de l’Union Européenne puis hors UE.

On profite également de ces réunions pour se donner des pistes, des suggestions afin de reprendre une communication efficace et une activité de promotion efficace.

Nous pouvons observer de quelles façons chacun gère la situation et il est toujours intéressant d’échanger nos expériences surtout dans ces moments plus délicats et plus difficiles.

Les 58 membres de l’Adonet :

Nous avons par exemple organisé des réunions avec des représentants de la presse. C’était important de comprendre ce que les rédactions attendaient de nous aujourd’hui tandis qu’il y a beaucoup moins de voyages de presse. Nous avons pu enregistrer des tendances auprès de ces rédactions et c’était intéressant de mieux comprendre quelles seraient les problématiques à aborder dès la reprise d’une activité un peu plus normale. Peut-être aussi qu’il y a une autre façon de travailler post-Covid avec les rédactions et les journalistes. Ce sont des échanges que nous organisons pour mieux avancer ensemble.

Quoi de prévu en 2021 pour l’Adonet ? 

Jean-Pierre : Il va falloir à la fois travailler sur la partie politique, c’est-à-dire voir avec nos institutions de tutelle, ce qui est prévu dans nos différentes destinations. Et ensemble avec la partie politique et production pouvoir informer concrètement le réseau de distribution et nos clients.

Comment se préparer au mieux pour une reprise touristique prévue au printemps 2021 ?

Karin : Après ces projets pour 2021, on est confrontés à savoir quand va se faire cette reprise touristique. Il est certain qu’elle va différer selon les pays, qu’ils soient court, moyen ou long courrier, la réouverture des frontières de part et d’autre, l’évolution des tests, etc… Cela va prendre du temps. Mais peut aussi commencer dès maintenant, par exemple, pour un pays comme les Bahamas qui vient de se rouvrir et dont les liaisons aériennes vont reprendre petit à petit à partir de Décembre. Ça va aller graduellement. Pour d’autres, la reprise peut avoir lieu dès l’hiver ou dès le printemps. Qu’en penses-tu Jean-Pierre ?

Jean-Pierre : Oui, d’autant plus que nous avons remarqué un réel besoin de diffuser une communication harmonisée. Il y a d’une part, les destinations Espace Schengen et d’une autre part, les autres qui ont été gérées de manière différente par rapport aux calendriers de réouverture des frontières.

Mais indépendamment de cela, en partant aujourd’hui sur la base d’un déconfinement prochain (que l’on espère le plus rapidement possible) il va falloir se mettre d’accord sur une communication très claire. Même si nous sommes déconfinés demain, on ne sait pas exactement quelles seront les destinations qui pourrons nous recevoir, recevoir le marché Français. Quelles sont les destinations qui restent ouvertes avec ou sans test Covid. Tout cela, n’est pas toujours très clair.

C’est pour cela que nous sommes en pleine discussion avec les EDV (les Entreprises du Voyage) pour réfléchir ensemble à une communication plus claire et bien harmonisée entre toutes nos destinations en prenant en compte plusieurs choses. D’une part les décisions politiques, nous devons faciliter cette information avec les contacts privilégiés que nous avons avec nos gouvernements et puis avec la partie de la production et de la distribution. Et c’est là, que Les EDV entre en jeu avec ce travail commun pour obtenir une information harmonisée entre les messages politiques mais aussi les messages des professionnels dirigés aux clients.

Karin : Également, les aéroports pour les tests, pré-tests et tests retour afin de faciliter toujours plus ce voyage.

Jean-Pierre : Exactement, nous avons discuté avec ADP et Atout France qui nous ont apporté quelques précisions. Effectivement, dans les prochains jours, une obligation de tests antigénique va être mis en place dans les aéroports. Ces tests rapides seront obligatoires pour tout passager arrivant sur le territoire Français mais depuis une destination ou un marché émetteur hors Espace Schengen.

Quelle est votre vision sur l’industrie du Tourisme pour les mois à venir ?

Karin : Pour ma part, je dirais qu’elle va s’étaler sur plusieurs mois voire plusieurs années. Mais ce sera certainement une transformation globale et assez importante de nos métiers, de nos façons de fonctionner et de nos façons de réagir face à l’imprévu. Néanmoins, Il faut que ces épreuves soient riches d’enseignement afin de continuer à transformer nos métiers pour le meilleur et attirer de plus en plus de voyageurs vers nos différentes destinations.

Le mot de la fin ?

Jean-Pierre : C’est un mot d’espoir et de solidarité.

Le tourisme est indispensable pour nos destinations et pour nos économies, mais aussi d’un point de vue sociétale, comme disait Karin, le tourisme c’est aussi la rencontre des cultures et vivre de vraies expériences sur le terrain dans de très beaux pays.

Solidarité, car nous pensons à tous ceux qui traversent des moments difficiles. On sait qu’il y a plein de métiers qui sont concernés par le tourisme directement ou indirectement. Mais nous savons aussi, que nous pourrons rapidement retravailler tous ensemble.

Karin : Alors moi, je souhaite pour le mot de la fin que cette épreuve nous fasse ressortir transformés, plus que jamais soudés, unis, combattifs, et ne jamais oublier que le voyage est certainement l’une des seules choses avec laquelle on revient encore plus riche qu’en partant. Riche de l’un, riche de nous-même et de la connaissance de l’autre. Et par les temps actuels, ou il y a tant de problèmes de relations entre les peuples, à l’intérieur des peuples et tous les problèmes que l’on peut rencontrer : politiques ou autres… Le tourisme nous aide à aller vers un monde meilleur en nous connaissant plus les uns les autres.

On a hâte de retrouver nos membres le plus vite possible en présentiel, on a hâte de rencontrer nos futurs voyageurs, on a hâte de retrouver du monde dans les salons, on a hâte de pleins de choses, Vivement que ce temps arrive !

Jean-Pierre : Tout à fait et je suis persuadé que l’on pourra très bientôt se retrouver et tous ensemble parler de l’avenir et travailler dans le bon sens !

A très vite.

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